Les marocains se tournent vers la périphérie – entre rêve d’espace et réalités du marché

Les marocains se tournent vers la périphérie – entre rêve d’espace et réalités du marché
Catégorie: Immobilier
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il y a 5 mois

Lorsque l’on traverse les abords de Casablanca en fin de semaine, on remarque de plus en plus de chantiers qui s’élèvent à perte de vue. Au milieu des grues et des camions, des panneaux promettent « Résidences de standing », « Programmes accessibles » ou encore « Cadre verdoyant ». Cette effervescence autour de la périphérie n’a rien d’un simple effet de mode : elle reflète une véritable évolution du marché immobilier marocain. À l’heure où les grandes villes se densifient et où les prix grimpent, de nombreuses familles font le choix d’un nouveau départ, plus au calme, à quelques dizaines de kilomètres des centres urbains.
 

Le rêve d’un chez-soi plus grand

Pendant longtemps, s’installer en dehors du centre-ville était synonyme de compromis : se couper du dynamisme et des opportunités qu’offre une grande agglomération. Aujourd’hui, la tendance semble s’inverser. Les familles aspirent à plus d’espace, un petit jardin où les enfants peuvent jouer, un intérieur moins bruyant pour travailler sereinement, ou simplement l’idée de respirer un air plus pur. Certains y voient même l’opportunité de mettre en place un potager personnel, histoire de renouer avec la terre et de réduire la distance entre l’assiette et la production.

De plus, l’expérience du télétravail, particulièrement après la crise sanitaire, a montré qu’il n’était pas toujours indispensable de vivre à quinze minutes de son bureau. De nombreux salariés se sont rendu compte qu’un trajet plus long, effectué moins souvent, pouvait très bien se compenser par un cadre de vie plus agréable. Ainsi, habiter à Dar Bouazza, Bouskoura ou Témara n’est plus perçu comme un isolement, mais plutôt comme un compromis équilibré entre la vie active et la tranquillité d’un quartier résidentiel.
 

Une nouvelle carte immobilière

Les promoteurs l’ont bien compris. Depuis cinq ans, les grands projets fleurissent aux abords des villes à fort potentiel économique : Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger… Le concept ? Des lotissements sécurisés, parfois dotés d’espaces verts, de piscines communes ou de terrains de sport, et proposant des logements adaptés à différents budgets. On voit se développer des villas de standing pour les revenus les plus aisés, mais aussi des appartements moyen standing pour les classes intermédiaires.

Selon certains observateurs du secteur, ce phénomène répond à la saturation des centres urbains et à la montée des prix du foncier : il devient de plus en plus coûteux de construire ou d’acheter dans la ville même, d’où un étalement naturel vers la périphérie. Les promoteurs y trouvent également un avantage stratégique : les terrains disponibles y sont plus vastes, permettant de concevoir des programmes mixtes avec écoles, centres commerciaux et espaces de loisirs intégrés.
 

Des transports encore à la traîne

Si ce mouvement de « périphéralisation » a le vent en poupe, il reste toutefois un enjeu majeur : celui des infrastructures de transport. Certes, le Maroc a consenti d’importants efforts d’amélioration des routes et des autoroutes reliant les grandes villes. On constate aussi l’essor progressif de certaines lignes de bus interurbains, voire de projets de RER dans la région Casablanca-Settat. Mais pour beaucoup de ménages, le recours à la voiture individuelle demeure incontournable, ce qui augmente parfois les dépenses mensuelles et rallonge les temps de trajet durant les heures de pointe.

Cette problématique du transport n’est pas sans conséquences sur la qualité de vie. Certains habitants des banlieues doivent composer avec des encombrements matin et soir, qui réduisent à néant la sérénité dont ils voulaient profiter. D’autres espèrent voir se multiplier les initiatives de covoiturage, ou l’arrivée de gares ferroviaires de proximité. Les pouvoirs publics, eux, soulignent la nécessité de rapprocher l’habitat des bassins d’emploi, afin d’éviter que ces zones périphériques ne deviennent de simples « cités-dortoirs ».
 

Une opportunité pour l’investissement

Pour les investisseurs, ces zones périurbaines représentent un gisement de plus-value potentiel. En achetant tôt dans un projet en cours de construction, certains parient sur la montée des prix à moyen terme. Bien sûr, toute spéculation reste risquée : il faut s’assurer que le quartier sera correctement desservi et que l’environnement commercial et scolaire répondra aux besoins des futurs résidents. Mais lorsque tous les voyants sont au vert, le gain peut être intéressant.

Par ailleurs, les taux d’intérêt proposés par les banques marocaines, relativement stables, et la présence de dispositifs incitatifs pour l’accès au logement social ou intermédiaire, rendent l’investissement plus accessible que par le passé. Certaines familles n’hésitent plus : plutôt qu’un appartement exigu en centre-ville, elles se lancent dans l’achat d’un pavillon ou d’un duplex dans un éco-quartier en développement.
 

Entre rêves et réalités : bien se renseigner

Avant de franchir le pas, il est essentiel de se renseigner sur les perspectives de la zone où l’on compte s’installer. Les prix affichés sont-ils cohérents avec ceux constatés dans les communes voisines ? Qu’en est-il des voies d’accès, de la présence d’établissements scolaires, de commerces, de centres de santé ? Les réseaux d’eau et d’électricité, ainsi que la collecte des déchets, sont-ils correctement assurés ? Autant de questions déterminantes pour éviter les déconvenues.

C’est là que les sites d’annonces généralistes, comme Qui Cherche Quoi, peuvent jouer un rôle précieux. En comparant plusieurs offres sur une même zone, on se fait une idée plus précise de la réalité du marché. On peut aussi contacter directement le vendeur ou l’agence pour poser des questions ciblées, ou même retrouver des témoignages d’utilisateurs ayant déjà investi dans le même quartier. Cette transparence croissante, liée à la mise en ligne de nombreuses annonces, contribue à réduire les zones d’ombre qui entouraient auparavant certains projets immobiliers.
 

La qualité de vie, un critère clé

Finalement, la bascule vers la périphérie relève souvent d’un arbitrage entre le coût, la superficie, la proximité et le confort. Certains ménages citadins préfèrent conserver leur mode de vie urbain, avec l’accès immédiat à la culture, aux restaurants, à la vie nocturne, au risque de payer un loyer ou un crédit plus élevé pour moins d’espace. D’autres font le choix de l’air frais, de l’alignement des arbres devant la porte, du calme de la soirée où l’on entend juste les grillons. Chacun y trouve son compte, et ce pluralisme de modes de vie fait la richesse du Maroc d’aujourd’hui.

À mesure que les régions urbaines se développent et que le réseau autoroutier s’améliore, ce mouvement de périphéralisation va probablement se renforcer, ouvrant la voie à une nouvelle organisation urbaine. Reste à savoir si, sur le long terme, les pouvoirs publics sauront accompagner cette mutation par des politiques cohérentes de logement, de transport, d’urbanisme et d’écologie, afin que ces nouvelles périphéries ne deviennent pas le miroir inversé des centres-villes saturés.
 

Conclusion

En définitive, l’immobilier marocain est en pleine redéfinition : la périphérie n’est plus un refuge par défaut, mais un véritable choix de vie, fruit d’un changement de mentalité. Pour beaucoup, habiter à quelques kilomètres d’un grand centre urbain, c’est miser sur la convivialité d’un quartier à taille humaine, le confort d’une maison plus spacieuse, et la sérénité d’une vie moins rythmée par le klaxon et la pollution. Cette mutation soulève néanmoins des enjeux d’aménagement du territoire qui devront être anticipés pour garantir un développement harmonieux. D’ici là, à chacun de peser le pour et le contre, en consultant les annonces et en se rendant sur place pour ressentir l’atmosphère du quartier, avant de poser définitivement ses valises.


Par Hasnaâ Belkhayat, pour « Qui Cherche Quoi » Magazine

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